– Overlanding for Conservation –
Après une traversée en ferry de quelques heures avec mes nouveaux amis rencontrés à Chaiten, le long de la Carretera Austral, je m’attaque à la fameuse ile de Chiloé. J’en ai entendu beaucoup de bien. Sur sa beauté, son authenticité, son charme singulier. Personnellement, je dois avouer ne pas avoir été spécialement conquis par cet endroit. Il est vrai que la culture y est différente, que les églises qui en font sa popularité sont d’une belle architecture et que les fruits de mer sont délicieux.
Cependant, on ne peut pas être tout le temps séduit par un lieu. Ce fût mon cas pour Chiloé. J’aurai tout de même très apprécié le temps partagé avec ce groupe d’amis dans ce AirBnB sympathique basé au centre de l’île.
Après un rapide stop mécanique à Puerto Montt (changement de mon pneu arrière plus usé qu’un ancien combattant et de mes plaquettes de frein) je me dirige vers Pucon. Sur le chemin, je décide d’emprunter une piste qui traverse le Parc National de Villarica qui tient son nom du volcan qui le domine. A l’entrée, les gardes ne me font pas payer les frais d’accès au parc n’étant que de passage. Ils m’avertissent cependant que le chemin comporte quelques sections difficiles… Pfff ! Même pas peur !
Finalement, après 10 min dans les bois, je comprend mieux ce qu’ils voulaient dire. Les choses sérieuses commencent. Notamment une grosse montée pleine de boue, de gros cailloux et de goulets dont doit s’écouler l’eau en cas de forte pluie. On est plus sur un terrain d’enduro que de trail paisible. La roue avant de ma moto chargée se lève à plusieurs reprises. Je cale. Repars. Cale à nouveau. J’en chie mais j’arrive au bout de la montée malgré mon câble d’embrayage désormais inutile. Car oui, suite à ma rencontre douloureuse avec cette vache dans le Sud du pays, mon ventilateur de radiateur ne fonctionne plus et mon moteur chauffe beaucoup. L’huile devient alors trop chaude et mon levier d’embrayage trop mou.
Ne sachant pas à ce moment d’où provient le problème, je passerai plusieurs minutes sur le bas-côté à installer mon câble d’embrayage de rechange, lorsque j’entends soudainement une langue familière au détour du virage. A court d’eau, je décide d’aller à la rencontre de ces Français pour demander un petit soutien hydratant. A ma grande surprise, je tomberai nez à nez avec Pierre-Henni, un très bon ami de France, actuellement dans le pays pour tourner un film promotionnel avec un pro du vélo de descente (Killian Bron). Une rencontre incroyable du bout du globe qui me rappelle que le monde est finalement tout petit, mais surtout que toutes les galères amènent à des moments improbables. Car oui, j’ai eu beaucoup d’emmerdes depuis mon départ mais chacune d’entre elles m’a finalement amené à des rencontres superbes, à des manifestations de solidarité, à des échanges poignants ou bien dans des lieux splendides.
Une fois arrivé à Pucon, je resterai tranquillement cloîtré au lit à cause d’une maladie suite à une baignade nu dans un lac lors d’un énième camping sauvage (« quand on est con : on est con »). De nouveau sur pied, je me lance à l’ascension du volcan Villarica haut de 2 800m. C’est le volcan le plus actif du Chili dont la dernière éruption date de 2015. 1 400m de dénivelé positif dont une bonne partie en crampons sur le glacier. Au sommet, on doit porter un masque à gaz à cause des toxines de souffre qui s’échappent du cratère fumant. Bien évidemment, le mien à un trou béant et ne filtre donc absolument rien. Respirer me brûle, du nez aux poumons, et j’ai l’impression de perdre 1 mois de vie à chaque inspiration.
La descente se fera en partie en luge sur le glacier puis à pied dans des cendres volcaniques. Il faudra 6h30 de marche pour faire l’aller-retour, accompagné de la vue sur le lac bordé par une mer de nuages dont seuls les sommets des montagnes environnantes osent dépasser le bout de leur nez. Un peu comme des îlots au milieu des archipels polynésiens.
Le lendemain, je reprends mon fidèle destrier pour de nouvelles aventures et décide de me perdre dans les montagnes. Je vis désormais heure par heure. Cela fait déjà un bon moment que je voyage sans connaître ma destination finale de la journée. Mais maintenant, je pousse ma logistique encore un cran en-dessous. Le matin, je regarde la carte, café à la main, et décide de la route à prendre pour la prochaine heure. La petite piste, celle qui passe dans un parc national ou celle qui va se perdre loin des autres axes est la perle que je recherche. Après 1 à 2h de conduite, je stoppe et observe une nouvelle fois la carte à la recherche d’un nouvelle destination pour la prochaine heure. Et ainsi de suite jusqu’à ce que le soleil embrasant l’horizon m’ordonne de trouver un endroit pour y poser ma tente.
C’est dans cette quête ultime de liberté et d’indépendance que je vais tomber par hasard sur le lieu le plus incroyable qu’il m’est été donné d’explorer à moto…
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