– Overlanding for Conservation –
Publié le 8 mars 2020 par Take A Way
Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit. Longtemps que je n’ai pas relu mes notes. Longtemps que je ne me suis pas replongé dans mon périple. Et pourtant, les souvenirs sont encore tout frais. Avec un peu d’imagination, je pourrais encore me rappeler de certains parfums, certaines scènes qui peuvent paraître banales mais qui prennent une toute autre dimension sur la route. Mais de toute façon est-il vraiment possible d’oublier ce genre de choses ? J’en doute…
Me revoilà à nouveau à Mendoza. C’est la troisième fois que j’atterris dans cette ville. Je ne lui trouve pas d’intérêts en particulier mais Mendoza est située sur un carrefour très important : proche de la frontière chilienne et de Santiago et au pied des Andes. Elle est aussi basée le long de la fameuse Route 40 qui fait le lien entre le Nord et le Sud de l’Argentine. Et en plus il y a du bon vin… Mais ça, c’est une autre histoire et ce qui se passe à Mendoza reste à Mendoza…
Il est grand temps de remettre Baloo en état après ces premiers 35 000kms. En plus des classiques (vidange, changement des filtres…), je me lance dans le changement des disques d’embrayage, du compteur, mort depuis Ushuaia, la réparation de mon ventilateur endommagé, le changement du kit chaîne, des roulements (en garage)… Bref, 2 jours de boulot sur un parking à côté de l’auberge où je réside.
Une fois Baloo remis en état, l’appel de la découverte et de l’aventure deviennent incontrôlables et je reprends la route en direction du Nord. Après seulement 1 heure de route, je me retrouve déjà au milieu de nulle part, au départ de pistes qui s’élèvent et se (con)fondent dans les montagnes. Je ferai donc plus de 1300 kms, principalement sur chemin de terre et gravier (peu technique mais d’une grande beauté) avant de rejoindre Cafayate. J’en profiterai même pour dépasser mon record d’altitude (qui sera très vite battu) sur deux roues avec un col à 4 100m. Les couleurs sont belles, vivantes, pétillantes même.
Malheureusement, malgré la remise en état de la moto, je me fais surprendre avec de nombreux trous dans l’accélération lors d’une grande ligne droite de liaison. La moto se coupe et me voilà sur le bas-côté comme un con avec une moto qui ne veut plus démarrer et des camions qui me frôlent alors que je démonte la moto.
Plusieurs causes sont possibles :
Après avoir fait toutes ces manips, je remonte tout sur la moto. Baloo démarre ! Victoire ! Je suis fier de moi, d’avoir réussi à régler le problème. Je danse tout en m’équipant à nouveau, content de reprendre la route. Pour 200 mètres…. La moto cale à nouveau et me revoilà dans la même galère.
« Allo ? » « Oui bonjour, ici l’ascenseur émotionnel. Prends ça dans les dents, mange et tais-toi ! » . Une fois la défaite digérée, je décide de pousser la moto le long de la route en direction d’une structure que je vois au loin, à la recherche d’une âme charitable pour aider mon compagnon à deux roues… …pour tomber finalement sur un troupeau de biquettes qui a pris possession des lieux… La théorie de la série des échecs n’est finalement pas un mythe.
Je me ferai plus tard remorquer, ayant réussi à stopper un automobiliste qui ira prévenir le garagiste le plus proche. Le problème venait bien de l’allumage (problème qui va me poursuivre encore plus tard) avec un arc électrique instable en sortie de bobine.
Mais putain que tout ça en valait la peine ! La région de Cafayate au sud de Salta est d’une beauté saisissante. Avec Baloo, nous évoluons dans un décor digne des films de Western Américain. Des routes sinueuses qui zigzaguent entre des montagnes constituées d’une roche rouge friable. En roulant, j’imagine voir apparaître un chef Sioux à cheval dépassant d’une crête avec ses peintures et sa coupe traditionnelle en me faisant signe.
L’arrivée sur Salta fût des plus folkloriques et mérite d’être racontée. Mais il va falloir patienter jusqu’au prochain récit pour en apprendre davantage sur cette ville et cette région au pied des frontières chilienne et bolivienne.
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