– Overlanding for Conservation –
Il me faudra 2 jours pour accomplir les 900 km entre El Calafate (glacier du Perito Moreno) et cette terre du bout du monde. Le J-1, je démarre de bonne heure sans savoir où je vais scinder ce trajet que je ne peux accomplir en une seule journée. Il fait froid et j’ai l’impression de perdre 1 degré toutes les 10 minutes de route. Le fameux vent patagonien est également présent mais j’ai appris à le dompter. Je ne me fais plus autant surprendre et balader comme au début. Parfois, je pilote même à une main. C’est un peu ma façon de lui dire de « Fuck Off ! »
Doubler les camions, par contre, est une toute autre histoire et requiert une concentration de chaque instant (et aussi de bien serrer les fesses au passage). La masse et le volume déplacés par un camion créent des flux d’airs très particuliers et imprévisibles en temps normal mais encore davantage par grands vents. De base, la moto a déjà un angle d’une bonne vingtaine de degrés pour pouvoir faire face aux vents qui me frappent sur le flanc droit. Une fois à niveau du poids lourd, le vent se coupe instantanément. Il faut anticiper et redresser la moto pour ne pas se retrouver sous les roues arrières. Là, on pense que le plus dur est fait. Que nenni… Lorsque j’arrive au niveau de la cabine de pilotage, il y a un tourbillon de vent produit par la vitesse du camion et le vent latéral. La moto part dans tous les sens et il faut que je reste très en alerte pour ne pas finir encore une fois englouti avec Baloo sous les roues. Le cœur bat fort à chaque dépassement et procure une bonne montée d’adrénaline.
Je me rassure en voyant les kilomètres me séparant de Ushuaia diminuer sur les panneaux de signalisation. Plus le chiffre est bas, plus l’émotion m’envahit. J’arrive enfin à destination, après 2 journées de route dans des conditions compliquées, avec fierté. Un des premiers réflexes sera de calculer le nombre de kilomètres parcourus. Un savant calcul sur mon portable me donne 22 266. Cela fait donc 22 266 km que Baloo et moi sommes en Amérique du Sud et nous avons enfin atteint le bout du monde !
Un panneau représente cette étape recherchée par les motards aventuriers du monde entier. La « route » et le panneau sont séparés par des pylônes en bois. La moto passe facilement entre ces poteaux et je me faufile donc pour la photo classique mais incontournable marquant mon arrivée. C’est à ce moment qu’un policier débarque et m’informe que je n’ai pas le droit d’être ici et que je dois retourner de l’autre côté des piliers. Je lui fais gentiment comprendre que j’ai conduit plus de 20 000 km pour me rendre devant ce signe et que ce n’est pas lui qui va m’empêcher de parcourir les 5 derniers mètres…
Sur place, les bus de touristes défilent et beaucoup d’intrigués viennent à ma rencontre pour étancher leur soif de curiosité en me voyant tout équipé avec Baloo. Très vite, je me retrouve entouré par une foule qui me félicite et me prend en photo. Une vraie Rock Star !
La ville d’Ushuaia n’est pas belle, il faut l’avouer. Certes, le street art est d’une grande beauté mais les infrastructures ne sont pas au niveau d’une ville d’une telle renommée. Cependant, la sensation du bout du monde est bien présente. Notamment lorsque l’on visite l’ancienne prison désormais transformée en musée et que l’on se ballade le long du port. Les environs par contre sont splendides.
Je passerai plusieurs jours à découvrir (bien évidemment avec Baloo) les alentours. Estancias, pistes qui se terminent dans l’océan froid en direction de l’Antarctique, chevaux sauvages, forêts primaires, glaciers, montagnes… Tout y est ! Je me rends compte, encore une fois, de la chance que j’ai d’être à moto, en échangeant avec les autres voyageurs en sac à dos : ils ne peuvent se rendre là où je vais et sont totalement dépendants des transports en commun.
J’ai déjà voyagé à pied, en van, en voiture mais le deux-roues reste sans hésitation le moyen de transport idéal pour réellement visiter une région dans son ensemble. L’aventure ne fait que commencer !
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Superbissime !
Je suis depuis le début sur FB et you tube.
Sergio Léone (paysages, zique) et Corto Maltèse réunis… avec un zeste d’Audiard…
Ne change surtout rien !!!
Bonne bou… euh… bon courage pour la suite…
Appel de phare,
Hervé
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Merci pour ce très beau commentaire qui donne l envie de continuer !
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