Pourquoi est-ce que je Voyage Seul?

C’est un débat dont l’issue est propre à chacun. Certaines personnes ne conçoivent pas l’idée de partir sans être accompagné, d’autres préfèrent se retrouver seul lors de leurs voyages. Je fais partie de la seconde catégorie. Non pas que je sois un marginal asocial antisystème anarchique qui refuse tout contact avec autrui. Au contraire, j’aime rencontrer de nouvelles personnes et avoir des liens sociaux comme tout le monde. Mais j’aime également me retrouver face à mes propres choix et décisions. J’aime affronter seul les obstacles que je peux trouver sur ma route. Mais surtout, j’aime la sensation de liberté que l’on ressent lorsqu’aucun compromis ne doit être fait.

L’idée ici n’est pas de dire ce qui est bon ou pas, ou d’affirmer qu’une façon de voyager est meilleure que l’autre. Chacune dispose de ses avantages et inconvénients et il en revient à chacun de faire son propre choix. La solitude est quelque chose qu’il peut être parfois difficile à gérer pour beaucoup d’entre nous et la peur de l’ennui apparaît comme un frein à se lancer dans une nouvelle aventure. J’ai déjà voyagé en famille, entre amis et en couple et chacun de ces périples fût extraordinaire. Je n’ai aucun regret.

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Etre en groupe apporte une sécurité non négligeable. On peut se reposer par moments sur les autres membres et les laisser prendre les décisions. Nous avons toujours quelqu’un disponible pour nous donner un coup de main en cas de pépins et il est très agréable d’avoir une tête familière lorsque l’environnement qui nous entoure est aux antipodes du quotidien que nous avons à la maison. Inconsciemment, je pense que cela nous rassure aussi. Le soir, autour d’une bonne mousse, les moments de franche camaraderie à se ressasser les péripéties de la journée sont toujours des instants géniaux.

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Pour ma part, je ne m’ennuie que très rarement lorsque je voyage seul et la solitude ne me fait pas peur. J’ai appris au cours de mes précédentes expériences que je peux gérer cet aspect du voyage (malgré des hauts et des bas bien évidemment). Etre seul, cela force à la réflexion, sur ce que l’on est et ce que l’on veut. Je trouve que de ne pas avoir à faire de compromis est un luxe inestimable. Je m’arrête, dors, mange, bois où et quand je veux et aussi  longtemps que je le désire. Egalement, réussir à passer au-delà d’un obstacle ou d’une difficulté sans l’aide de personne est un atout merveilleux pour évoluer et développer sa confiance en soi.

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De nos jours (et surtout depuis l’arrivée des réseaux sociaux), nous avons un besoin constant d’être apprécié, de réussir, d’avoir une bonne image et d’être entouré (virtuellement ou non). J’aime à combattre ce monde dans lequel j’ai grandi. Il y aura toujours quelqu’un pour critiquer ou donner un avis contraire à ce que l’on fait. Je le ressens bien avec la communication que j’opère sur mon voyage. Alors à quoi bon se soucier de ce que pensent les autres ? La vie est trop courte pour jouer un rôle ou être aimé pour ce que l’on n’est pas.

Pour être plus concret, je vais donner un exemple de deux situations similaires vécues en groupe ou seul. Imaginez-vous un soir de camping au bord d’un feu après une belle journée de randonnée ou sur deux roues. Vous partagez un beau moment avec vos amis à échanger sur la beauté du lieu, du coucher du soleil, du ciel étoilé. Quelle belle expérience n’est-ce pas ? Maintenant, je vais vous décrire ce que moi je vis dans ce moment. Sans bruit, j’entends les chants de tous les oiseaux des environs qui se répondent. Au bout d’un moment, j’arrive à différencier le chant de chaque espèce. J’observe les arbres avec curiosité et me demande pourquoi cette branche pousse ici et non autre part. J’observe le soleil se rapprocher de l’horizon, seconde après seconde, tout en étant témoin du changement des nuances de couleurs des nuages autour de moi. Une fois la nuit tombée, je garde les yeux fixés sur le noir du ciel qui, en devenant de plus en plus sombre, permet, à la lumière de nouvelles étoiles, d’atteindre une par une mes yeux après des milliers d’années de voyage.

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C’est la différence entre voir et regarder, entre entendre et écouter, entre manger et savourer. Et surtout entre exister et VIVRE. En tout cas, c’est la façon dont je vois les choses.

J’aurais aussi tendance à affirmer que seul, on développe plus nos aptitudes à créer des liens avec des inconnus. En effet, la nature humaine (chez la majorité d’entre nous) nous pousse à rechercher cet effet de « meute ». Nous avons un besoin de communiquer. Seul, nous sommes plus ouvert à aller chercher le contact avec des locaux, ce qui parfois peut mener à des discussions et événements des plus intéressants. Inversement, nous sommes plus abordable étant assis seul à une table plutôt qu’à discuter avec ses amis ou sa compagne. Il est beaucoup plus facile d’entamer une conversation avec quelqu’un qui est seul plutôt qu’avec un groupe.

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Je pense m’être instauré un système me permettant d’allier le meilleur des deux mondes. J’ai pour habitude de partir une bonne semaine avec Baloo, seul, face à moi-même. Puis lorsqu’il est temps de visiter une ville ou de me reposer, je profite de cet instant pour me rendre dans une auberge de jeunesse où la vie foisonne de nouvelles rencontres : des locaux et d’autres voyageurs toujours prêts à partager des expériences et faire un peu la fête. Une fois mes besoins sociaux comblés, je reprends la route, prêt à affronter à nouveau ce que l’aventure pure me réserve. Et cette vie, je ne l’échangerais pour rien au monde !

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10 commentaires sur “Pourquoi est-ce que je Voyage Seul?

  1. Un plaisir de lire tes arguments pour voyager en solo, que je partage.
    j’ai découvert cette sensation en montagne il y une quinzaine d’année où seul en bivouac je pouvais savourer pleinement ces instants où le jour cède sa place à la nuit et c’est vrai que seul on est plus à l’écoute des moindres détails autour de nous.
    Il demeure tout de même qu’en moto le voyage en solo ne sera pas le même qu’en groupe ou en duo, sur la route de la soie jusqu’en Mongolie en solo j’ai fait une rencontre avec un stéphanoi dans le massif de l’Oural, jusque là je roulai avec curiosité et prudence et à partir de cette rencontre nous avons été plus téméraire et pour la traversée des rivières ce fût nettement mieux à deux.
    Et dans le nord ouest de la Mongolie dans le sable des abords du lac Uuvs j’ai pété l’amortisseur arrière au milieu de rien sous un soleil de plomb j’ai eu le bonheur si on peu dire de rouler avec un équipier avec qui j’ai pu faire le point sur la situation et prendre une décision bien calculée loin de tout nous avons pu établir une solution; Sans lui j’y repense encore je ne sais pas comment je serai sorti de cette situation.
    Un mois plus tard je recevais ma pièce de rechange à 1200 km de là et je reprenais la route en solo, Baïkal Moscou la maison heureux à nouveau d’être seul et parfois rouler un jour ou deux avec un motard rencontré en chemin….

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  2. hors de mes sentiers commun, je prefere être seul, histoire de me facilité les échanges

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  3. Excellente synthèse, Clément, à la question que tu as posé.. Tant il est vrai que voyager en solitaire ne signifie pas voyager seul et inversement…Tu sembles avoir trouvé le bon timing et la bonne alternance pour rythmer ton voyage… Bonne route

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  4. Merci pour ce récit fort bien argumenté.
    Moi qui n’ai jamais pu affronter la solitude avec sérénité lorsque j’ai tenté l’experience du voyage en terre inconnue, je bois à pleine gorgée la potion magique que cette expérience procure sur le vivant… Vivre plus intensément sa passion est une quête qui nécessite un effort, un entraînement, un pré requis et chacun n’a pas le même potentiel ou vertue pour atteindre cette capacité du voyage seul, car j’en ai indéniablement envie et cette lecture me fait toucher du doigt ce que j’aurais aimé atteindre.
    Merci

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  5. Tout à fait d’accord avec toi lorsqu’il s’agit d’un voyage en pays connu qui ne connaît pas la misère; quant au fait de partir de la même façon dans des contrées lointaines où le motard en panne au bord de la piste présente une proie rêvée pour se faire dépouiller… Je mettrais un petit bémol à la clé!
    J’ai connu également une expérience malheureuse lorsque je suis tombé en panne au milieu d’une réserve africaine à la nuit tombante, à une dizaine de kils du premier abri que je venais de passer; j’ai dû abandonner la moto pour le rejoindre (allumettes mouillées; lampe torche grillée (à l’époque pas de leds) )et je me suis fait charger par un phacochère, je n’en menais pas large, et , ce jour là, je me suis aperçu que j’avais commis une imprudence, erreur de jeunesse…et ce n’était qu’un phaco… Le lendemain, retourné vers la moto, je me suis rendu compte que j’avais tourné le commut d’urgence dans une secousse, mais … Fatigue d’une journée de piste… Nuit…Stress… Si j’avais eu un compagnon de route, ça se serait certainement passé différemment .

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  6. Superbe philosophie de Routard que j ‘ arbore , Merci pour ton récit, moi qui croyais être le seul en Mode  » Solo  » en Moto à travers mes différents Trips, me voilà enfin rassuré si je puis dire. Bon Trip à Toi , Olivier ( Fou de G/S ) 😉

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