– Overlanding for Conservation –
C’est donc avec Baloo remis en état que je quitte Buenos Aires pour cette nouvelle année. La destination ? LES ANDES ! Ce lieu qui me parait lointain mais à portée de roue. Cependant, avant de rejoindre cette terre d’aventure, je dois parcourir plus de 1 000 Km à travers la Pampa.
La Pampa est un lieu assez ennuyant pour être franc ; peuplé de lignes droites sans fin qui coupent les champs et cultures de fruits et légumes. Au début, on peut être émerveillé par cette atmosphère mais, rapidement, on se rend compte que le paysage semble ne pas défiler et seules les coupures de la ligne centrale de la route me rappellent qu’effectivement, je suis bien entrain d’avancer. Par chance, la météo est de mon côté. Pour le moment…
Le Dimanche 6 Janvier, je décide de m’arrêter au camping municipal de Général Levalle. Il est situé au bord d’un petit lac calme et reposant. Plusieurs familles sont déjà installées à mon arrivée mais je trouve sans difficulté un petit coin au calme. Le temps d’installer le campement, je sens le vent se lever. J’ai un mauvais pressentiment mais il est trop tard pour faire marche arrière et remballer toutes mes affaires.
C’est lorsque le soleil disparaît à l’horizon que le vent s’accentue à nouveau et des nuages menaçants font leur entrée en scène de nulle part. Pas grave, c’est l’heure d’aller dormir de toute façon. Cependant, voici ce que j’ai écrit dans mon carnet de voyage à 2 h du matin :
« C’est la nuit noire au bord de ce petit lac. C’est la tempête. Je suis piégé dans ma tente depuis 22 h. Impossible de fermer l’œil. Il pleut de plus en plus fort et c’est une véritable compétition qui débute entre la pluie et le vent. Le but du jeu ? C’est à celui qui grondera le plus fort.
Le vent est tellement puissant qu’il fait s’élever des gouttes d’eau du lac donnant alors, malgré lui, un coup de pouce à son adversaire du jour. Ma tente se remplit de sable dont les grains sont bien trop fins pour être stoppés par ma moustiquaire. La paroi extérieure de la tente est plaquée par le vent sur la paroi intérieure. La pluie se transfère d’une couche à l’autre comme un morceau de sucre trempé dans du café et me voila désormais en plein dégât des eaux.
Du sable et de l’eau au milieu de la Pampa entre Buenos Aires et Mendoza. Je dors dans un vrai Oasis. Seule la crainte de me recevoir un arbre ou une branche déchue par le vent vient briser mon rêve ».
Je ne trouverai le sommeil qu’après 4h30 du matin où la fatigue de tenir les arceaux de ma tente maltraitée par les conditions climatiques aura raison de mon énergie.
Le lendemain fût tout aussi horrible. Pluie, vent et froid sur plus de 300 km. L’occasion de tester pour la première fois mes gants chauffants. Mais malgré cela, j’ai le corps gelé et complètement crispé sur la moto. San Luis sera ma maison pour la nuit.
Le jour d’après, par contre, restera gravé dans ma mémoire à tout jamais. Les lignes droites sont toujours aussi ennuyantes. Je décide donc d’emprunter la piste qui longe l’autoroute à quelques mètres. C’est bien plus fun… Le gris des nuages a laissé place à un ciel d’un bleu éclatant. Je garde mes yeux rivés sur l’horizon à la recherche de ma première vision des Andes. Rien n’y fait, malgré les kilomètres avalés, les reliefs restent timides.
A 90 km de Mendoza, je me concentre une nouvelle fois pour observer bien plus loin que le bout de mon nez. Et là, c’est la grande surprise. Ce que je pensais être des nuages était en fait les sommets enneigés des Andes. Une sensation de joie extrême m’emporte. Je saute sur la moto, je crie de toutes mes forces, le poing levé en l’air et je fonds en larmes. J’attendais ce moment depuis si longtemps ! Depuis la préparation de ce voyage, les Andes ont toujours été le point fort de mon périple. Et après plus de 15 000 km, 3 mois et demi, une crevaison, 4 chutes et des tempêtes, j’y suis enfin arrivé ! Une chose est sûre : « Ca va envoyer le pâté ! »
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